Barrage des chevaux, un sujet plus que tabou !
Le problème d’un sujet tabou, c’est qu’il n’est jamais évoqué au grand jour, et donc laisse la porte ouverte à tous les abus.
L’article 408 du règlement est très précis :
1. Il est interdit de barrer les chevaux de quelque façon que ce soit avant, pendant, ou après l'épreuve, en quelque lieu que ce soit.
2. Une quelconque partie d'obstacle ne peut jamais être tenue à la main.
3. II est interdit d'utiliser tout système pouvant être assimilé à un mauvais traitement par l'intermédiaire des protections ou bandages, ou tout produit sensibilisant.
4. Un cavalier pris en faute est déclassé des épreuves courues et exclu de celles restant à courir sur décision du Président du Jury de même que son cheval. Les prix gagnés par ce cheval doivent être restitués. Il peut en outre se voir infliger un carton jaune et/ou une amende.
Déjà lorsqu’on rédige un règlement, il faut l’appliquer, et les protèges boulets, dont de trop nombreux cavaliers, et non des moindres les serrent à « bloc » comme un garrot pour faire basculer leurs chevaux, devraient purement et simplement être interdits, alors qu’ils sont parfaitement autorisés ! On est déjà dans l’hypocrisie !
Les chevaux sont ils préparés, barrés, voir même torturés, et si oui pourquoi ?
En effet le CSO au XXIème siècle nécessite un respect absolu des chevaux pour les barres, ces dernières étant non seulement très légères, mais en plus posées sur des fiches plates, à tel point que le moindre contact peut les faire tomber !
Et si les chevaux sont respectueux, c’est uniquement parce qu’ils craignent de se faire mal en touchant les barres.
Ce sport incite donc les cavaliers ou les propriétaires à barrer leurs chevaux, mais hélas beaucoup trop souvent de manière anarchique, barbare et inacceptable.
Un cheval naturellement irrespectueux ne peut en aucun cas devenir respectueux à moins de l’envoyer à Lourdes !
Un cheval naturellement respectueux peut devenir irrespectueux dans plusieurs cas :
1. Le cheval qui n’a pas intégré le bon mouvement du saut en équilibre, donc un cheval pas ou pas assez dressé.
2. Le cavalier qui commet des fautes d’abord, ou qui saute avec un cheval sur les épaules, et donc pas en équilibre sur ses hanches.
Il est donc bien sur totalement inconscient de barrer un cheval pas dressé, car celui-ci va sauter artificiellement au dessus par peur de se faire mal, dans un mauvais équilibre et avec un mauvais mouvement ; quelle que soit sa qualité initiale, il est à très court terme condamné à devenir un mauvais cheval, et en plus irrécupérable !
Il est donc « criminel » de barrer un jeune cheval non dressé, et tous ces jeunes chevaux que vous voyez se perdre en l’air de manière anti naturelle que ce soit en liberté ou monté, doivent être sanctionnés avec la plus grande sévérité, ce qui a été fait pour la première fois en France avec courage et détermination par l’ANSF en octobre 2010 à St Lô ; qu’elle en soit félicitée !
Il est pourtant fort simple en liberté de pénaliser ces dits chevaux qui font des sauts mensongers ; mettez des distances très courtes ; vue leur inquiétude, voir leur trouille, ces dits chevaux qui ont forcément besoin de vitesse, donc d’une action plus grande, se piégeront tout seuls !
Le barrage des chevaux, à la condition sine qua non d’être fait par des mains expertes et de façon mesurée, ne peut donc s’appliquer qu’à des chevaux parfaitement dressés ; ça ne peut et ne doit être que le petit coup de chiffon en « finition » !
Mais le meilleur barrage est de loin celui où le cheval se punit tout seul…
