Faut il aller au pur sang pour faire des chevaux de sport modernes ; ma réponse est NON !
Dire qu’il faut du sang dans les chevaux de sport modernes, c’est évident et nul ne le niera.
Le CSO, comme le CCE nécessite aujourd’hui des chevaux rapides, réactifs et compressibles, mais sans détériorer la force dans le rein, la cuisse, le jarret et la verticalisation, c'est-à-dire avec un équilibre vertical sur les hanches.
Le cheval de CSO ou de CCE n’est pas construit comme un cheval de courses, le premier devant avoir un équilibre vertical sur les hanches pour pouvoir se comprimer et avoir la plus forte poussée vers le haut, le second devant avoir un équilibre sur les épaules pour aller plus vite.
Ce sont donc deux modèles différents, pour deux sports différents, de même que le skieur de compétition n’utilisera pas les mêmes skis pour la descente que pour le slalom !
En plus aujourd’hui la majorité des chevaux ont une bonne proportion de pur sang fixée dans leurs gênes, ce qui ne nécessite plus d’aller au pur sang comme il y a 30 ou 40 ans !
Regardons par exemples les étalons du haras des Jac qui ont une moyenne de 57,52% de pur sang :
JAC POTES Holst a 52,48% de pur sang
QUANSAS DES IVERNONS SF a 66,53% de pur sang + 11,31% d’arabe
RAMSES AND CO SF a 60,20% de pur sang + 14,13% d’arabe
TCHOUCK DE TOSCANE SF a 50,90% de pur sang + 5,87% d’arabe
Même si ces quatre étalons ne sont pas révélateurs d’une population de plusieurs milliers de chevaux, ils démontrent en réalité que si l’on fait la démarche de rechercher le pur sang dans nos reproducteurs ou reproductrices, on le trouve aisément !
Il faut absolument du sang, mais sans jamais détériorer la force, et comme le dit avec humour mon ami Xavier Leredde « quand la tête s’effile, les jarrets s’affinent » !
Mais, car il y a toujours un mais, si certains éleveurs veulent aller au pur sang, ils le peuvent à la condition d’être très patients, d’accepter de sauter une ou deux générations et bien sûr d’avoir une pouliche et non un mâle, car là bonjour les dégâts « financiers » !
Pour faire ce genre d’expérience il vaut mieux ne pas à avoir à attendre de la trésorerie !
PS : Si on fait parler les chiffres, en 2010 :
En CCE, 4, 5 et 6 ans confondus 18 chevaux par un père pur sang se sont qualifiés pour la finale des cycles classiques de Pompadour sur 65, soit 27,69% et deux ont été classé TB soit 3,07%.
En CSO, 4, 5 et 6 ans confondus 1 cheval par un père pur sang s’est qualifié pour la finale des cycles classiques de Fontainebleau sur 39, soit 2,54% et pas classé dans le championnat soit 0% !