Réponse ouverte à la pétition proposée par Arnaud Evain : « La SHF doit demeurer la maison mère pour tous. »
Mon cher Arnaud,
Dimanche 26 février, au salon des étalons de Poitiers, tu m’as demandé mon avis sur le principe de n’ouvrir le cycle classique des jeunes chevaux qu’aux stud-books français.
Tu m’as donc transmis ta lettre de pétition, en m’éclairant sur les conséquences désastreuses de ce projet sur les ventes Fences, allant même jusqu’à me préciser, qu’elles pourraient te conduire à les déplacer à Lanaken !
Après avoir lu avec la plus grande attention ce courrier, j’apporte, à ta demande, mes différentes observations, d’abord d’ordre général, et ensuite sur les points précis que tu évoques.
Sur le plan général, étant très attaché à la démocratie, je considère qu’il est fondamental de respecter les décisions de nos élus qui l’ont été démocratiquement.
La démocratie ne doit elle pas dépasser les intérêts partisans ?
Sur les points que tu évoques :
1. D’abord il faut préciser que le cycle classique n’est pas, ou ne doit pas être un système de compétition mais un système de formation, et les stud-books français ont-ils vocation à financer la formation de races étrangères ?
2. Si 15%, selon tes chiffres, des chevaux autres que SF ou AA ne reçoivent que 40% des sommes distribuées (200.000 € sur 500.000 €), sans que quiconque ne se soit jamais manifesté, c’est que les incidences économiques sur les investisseurs de chevaux étrangers ne sont pas si importantes.
3. En ce qui concerne l’Allemagne, ce sont les stud-books allemands qui organisent la formation des jeunes chevaux, et seuls ses stud-books ont le droit d’y participer !
4. Quant à la comparaison précoce entre les différents cheptels, elle ne peut pas être faite à partir de la formation, mais seulement de la compétition, c'est-à-dire dès l’âge de 7 ans.
Les Haras Nationaux, qui aujourd’hui ont renoncé à l’étalonnage, mais qui touchent encore plus de 50 millions d’euros de subventions, ont eu, pendant plus de trente ans, une politique « grand public » sans faire la moindre sélection, et plus grave, de façon totalement démagogique, ont « saupoudré » de subventions, très mal réparties, l’élevage français.
La France, contrairement à nos voisins, a donc pris un retard qu’elle doit maintenant rattraper.
Je te prie de croire, mon cher Arnaud, à toute ma reconnaissance et en mes sentiments les plus amicaux.
Jacques Grandchamp des Raux
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